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-Articles de presse-
Cinquante années à traquer dans des bicoques de fortune, des citadelles ensevelies, à réanimer le monde de la trace. M. Zbiss manie quatre langues et a cinquante ouvrages à son actif. Il repère le coup de badigeon qui cache “parfois un aspect d'une grande importance”. L'âge à un moment de la vie d'un être n'a plus d'importance, ce qui reste c'est le travail derrière. A 80 ans ou plus, il se porte toujours bien, même si, aujourd’hui, de tant de vadrouilles, son visage buriné par le soleil et le temps, ses mains fatiguées a force de creuser le trahissent quelque peu: voix tremblotante et mains incapables de tenir un stylo. Le fondateur, dès 1966, de l'Association de la Protection et de la Sauvegarde de la Médina a toujours bataillé pour inculquer aux gens l'amour de la ville dite arabe et de ses monuments. De congrès en symposium, de visites pour les étrangers s'égrènent ses actes. Dar Sar, Dar El Haddad, Dar Lasram avaient été achetées par l'Association: “Il fallait les retaper un petit peu”, des maisons magnifiques que les propriétaires “avaient cédées à de vagues parents”. Ses oeuvres encyclopédiques. “Monuments de Tunisie, Monuments Musulmans de Tunis, ceux de l'époque aghlabide à l'époque Almohade, autant d'édifices pour l'histoire”. Demeure celui pour un large public: “Beyna El Athar El Islamia fi Touniss”... Dès la fin des années 30, par monts et par vaux, fou de la pierre qu’il aime “autant que ses enfants”. Une mission radiophonique hebdomadaire en langue arabe de 1945 à 1973, “pour mieux faire comprendre l'utilité de ce métier”. Esthète jusqu'au fond de l'âme, soucieux de ne jamais dénaturer un beau monument; pour lui: “Ajouter une construction nouvelle à un mauvais endroit la dessert”. Pour lui, il n'y avait ni samedi, ni dimanche, travailler à longueur d'année... Un adage, une manière de dire que le travail paie toujours. La culture andalouse est une culture qui l'a fait souvent se déplacer, même après ces longues années de retraite. “Un autre aspect de notre culture”. L'originaire de Testour est parti longtemps chaque année en Espagne pour témoigner de quelques brins de nos racines. Le Prix National du Mérite Culturel dès l'aube de l’Ere nouvelle est membre de différents instituts et associations d'archéologie à travers le monde. Il a cinquante ouvrages à son actif et nous avait déclaré qu'il a en réalité “bâti si peu de choses”. Sa voix grésillante de temps d'intempéries, son immense travail, ses multiples découvertes font de lui cette source intarissable car abyssale.
Dorra Chammam [Le Renouveau - 22 février 1997] |
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