M.Mahmoud Zbiss, frère du défunt, avait choisi d'évoquer succinctement l'Homme que fut Slimène Mustapha Zbiss ; don­nant un aperçu historique sur sa vie et ses relations fraternelles et très humaines avec les mem­bres de sa famille et avec toutes les autres personnes qui l'entou­raient. Pour sa part, Mme Raja Oudi, chercheur à 1'INP, a pré­senté les principales publica­tions de l'archéologue ; ayant trait à l'histoire et à la civilisa­tion islamique en Tunisie.Elle a indiqué qu'il a publié plus de cent articles sur les inscriptions arabes de Tunis et de sa banlieue, des inscriptions d'El Gorjani,de nouvelles inscrip­tions de la ville de Kairouan.Toutefois, elle a fait remarquer que d'autres écrits sont demeurés manuscrits ou dactylographiés.Il s'agit de liv­res et d'articles, comme celui sur les problèmes d'urbanisa­tion de Tunis.L'intervenante a souhaité que ces textes soient publiés  i‎incessamment. M.Abdelhakim Gafsi, directeur de recherche à l'INP, a présenté quelques monuments de Testour et de ses environs, à partir des archives du regretté Slimène Mustapha Zb‎iss. M.Gafsi a rappelé que " Sidi Mustapha " tenait beaucoup au patrimoine tunisien et en particulier celui andalou ; car notre archéologue est d'origine andalouse. Il avait laissé une collection de photos qu'il avait prises lui-même.Il en avait exploité un bon nombre d'entre elles, mais d'autres, encore plus nombreuses sont restées, inexploitées. L'intervention de Gafsi était illustrée par des échantillons de photos dues à si S.M.Zbiss et projetées sur un écran.Quant à M.Khaled Ben Romdhane, directeur de recher­ches à l'INP, il s'est arrêté sur les inscriptions africaines, défen­dues par M.Zbiss. Il s'agit de

celles de Kairouan, de Mahdia,de Monastir et de Tunis ; en l'occurrence celles des époques des Almohades, des Hafsides et des Ottomans. L'intervenant n'a pas manqué de dire que notre illust­re archéologue a suivi l'évolu­tion de ces inscriptions. De son côté, Mlle Faouzia Ben Zahra, ingénieur-urbaniste à l'INP, a parlé, photos projetées à l'appui, des travaux de restaura­tion entreprises dans la ville de Testour, sous sa direction.Il s'a­git de la valorisation-restauration et la mise en valeur de la ville de Testour à travers ses monuments historiques.La reprise des toitures de la Grande Mosquée, bâtie en 1610 et de sa salle de prière, constituent les travaux de la deuxième phase de ce projet, qui respecte la cons­truction avec les matériaux d'antan, d'une solidité extrême.

Mlle Hanène Zbiss a présenté le site web qu'elle a créé en hommage à son grand-père Slimène Mustapha Zbiss et qui reste d'une utilité indéniable pour les chercheurs, les étu­diants et les férus d'archéologie sous nos cieux et partout ailleurs. Ce site, devait-elle rap­peler, n'est pas une recherche scientifique, mais un témoigna­ge à cet homme et où l'on retrouve sa vie et son oeuvre.Elle a

également invitè ceux qui détiennent des informations ou des documents sur S.M.Zbiss, d'en enrichir le site : www.s‎mzbiss.org

A la question du " Temps ", sur l'éventualité d'insérer des enre­gistrements sonores des causeries de Zbiss, qu'il avait faites pour la radio, Hanène Zbiss nous répondit qu'elle pourrait mettre déjà les textes de ces "Ahadiths " dans ce site. M.Abdelaziz Daoulatli,devait également intervenir pour rappeler que notre illustre archéologue était autodidacte, qu'il avait une bonne mémoire et qu'il était pluridisciplinaire et polyglotte.Quant a M.Béji Ben Mami ,directeur de l'INP, il a rappelé que le défunt avait passé qua­rante ans de sa vie sur les terrains des fouilles non seulement à Testour mais sur tout le terri­toire de la Tunisie.Cet hommage fut à la mesure de cet illustre archéologue, doyen dans sa spé­cialité.

Lotfi BEN KHELIFA